Références:
``New critical dimensions for string theories'', Nucl. Phys. B284 (1987) 397;
``Modular invariance for closed strings at the new critical dimensions'', Phys. Lett. B187 (1987) 39;
``The five-dimensional open Liouville superstring'' Nucl. Phys. B293 (1987) 1.
Nous avons vérifié toutes les propriétés d'invariance modulaire
qui sont nécessaires pour la cohérence de la théorie, aussi bien pour
les cordes fermées que pour les cordes ouvertes. De plus, nous avons découvert, pour
les modèles de
super-Liouville,
une projection du type projection GSO, qui donne des théories de
supercordes, supersymétriques d'espace-temps. Nous avons établi le
formalisme de supercorde correspondant.
Une différence essentielle
est qu'il n'apparaît pas de particule de spin et de masse
zéro. Dans ces théories, la gravité n'apparaît donc pas dans le
régime perturbatif, contrairement aux cordes usuelles. Les particules de
masse zéro ont spin 0 ou 1. Ce dernier cas apparaît dans le secteur Ramond-Ramond.
En collaboration
avec A. Bilal, j'ai supposé l'existence de la théorie de
Liouville dans le régime de couplage fort pour
charge centrale ,
et
, dont les évidences
viennent d'être rappelées, (pour super-Liouville, Neveu et
moi-même avions
fait l'hypothèse que
l'on devait être
dans la même situation pour charges
centrales
)
Nous avons étudié autant
que possible les cordes correspondantes. Bien que les
fonctions de Green soient encore inconnues à ce jour, le
spectre des poids conformes est donné par un prolongement
de la formule de Kac, ce qui permet de construire les fonctions
de
partition. Nos études ont porté sur des théories à
et
dimensions, pour les cordes
purement bosoniques, et à
et
dimensions pour les cordes du type de Neveu-Schwarz-Ramond (NSR).
Il s'agit dans chaque cas de deux des trois valeurs prédites
à partir des nombres indiqués plus haut par l'annulation
de la charge centrale totale (incluant les fantômes).
Les quatre modèles considérés
sont tels que, dans
les diagrammes à une boucle de cordes ouvertes,
les singularités associées aux cordes
fermées sont des
pôles comme cela se doit par unitarité (covariance modulaire du
couplage cordes ouvertes cordes fermées). À ce sujet,
il faut
rappeler que c'est précisément cette condition qui a conduit
Lovelace à la découverte de la dimension critique
au début
du développement de la théorie des cordes. Pour les cordes du type
NSR, nous avons de plus prouvé que les fonctions de partition
des
secteurs de Neveu-Schwarz et Ramond coïncident exactement après
une projection analogue à celle de Gliozzi, Scherk et Olive13. Ces nouvelles théories sont donc apparues
comme devant être supersymétriques d'espace-temps, ce que nous avons
prouvé par la suite,
en construisant un formalisme de super-cordes du
cône de lumière à la Green et Schwarz. En théorie usuelle,
ce dernier est basé sur les propriétés particulières du groupe
et de l'algèbre de Dirac associée. Mathématiquement,
cette structure reflète l'existence des octonions, algèbre de division
qui joue un rôle de base dans la structure de super-champs de
Green et Schwarz. Notre construction montre que les nouvelles théories
de supercordes obtenues correspondent aux deux
autres algèbres de division non triviales: celle des quaternions et
celle des nombres complexes. Elles forment donc un ensemble très
naturel
avec la supercorde de Green et Schwarz.
Pour le modèle à
dimensions, la construction des
générateurs de supersymétrie nous a conduit à la découverte de
deux supersymétries
.
En ce qui concerne le secteur des cordes fermées, la solution de la dynamique de Liouville elle-même présente des difficultés particulières qui ont fait que Neveu et moi-même avions surtout étudié les cordes ouvertes14. Bilal et moi-même avons donc determiné le spectre des (super) cordes fermées, en construisant des fonctions de partition invariantes modulaires basées sur deux copies du spectre des cordes ouvertes, un pour chaque chiralité, avec des modes zéro reliés entre eux. Comme l'invariance modulaire force à admettre des valeurs différentes, le nombre d'enroulements n'est pas toujours nul et les configurations correspondantes de Liouville ne sont pas périodiques, contrairement à ce qui avait été supposé antérieurement. Ceci explique les difficultés de la solution de Liouville sans bord, car il faut inclure la possibilité de métriques singulières.