Références:
``W-geometries'' Phys. Lett. B274 (1992) 309;
``Classical -W-geometry'', Comm. Math. Phys. 152 (1993) 317.
``Light-cone parametrizations for Kähler manifolds'', Phys. Lett. B 312 (1993) 285.
Un problème crucial, déjà
mentionné plus haut, est d'étendre
aux symétries W la relation bien connue
entre algèbre de Virasoro
et gravité bidimensionnelle. Le but ultime est l'obtention du
lagrangien de la gravité W qui
généralise la gravité bidimensionnelle, de telle sorte que
l'on puisse véritablement étendre le schéma des théories
conformes 2D couplées à la gravité. En particulier, il faudrait
comprendre la relation entre le traitement du cône de lumière de
Polyakov et celui de la jauge conforme au delà de .
Clairement, le premier pas dans cette
direction est d'obtenir une interprétation
géométrique des théories à symétrie W qui
corresponde à celle de Liouville où le champ est interprété,
comme une composante de la métrique bidimensionnelle.
En collaboration avec Yutaka Matsuo, j'ai fait un progrès
significatif dans cette direction en
montrant que les symétries W correspondent
à la géométrie
de surfaces holomorphes plongées dans des espaces de Kähler,
que nous avons donc appelées surfaces W. Nous avons
étudié en détail le cas des algèbres W associés à
.
Le point essentiel de notre travail est de considérer, soit
la géométrie
extérieure des surfaces, soit celles des plans osculateurs qui
définissent des surfaces dans les variétés Grassmanniennes.
Par ailleurs, nous avons établi une connexion
entre surfaces W et instantons bidimensionnels. Les nombres topologiques
correspondants donnent la généralisation du théorème de
Gauss-Bonnet qui classifie globalement les surfaces W. Ces relations devraient
jouer un rôle important. Par exemple, dans la sommation
sur les surfaces W discrétisées, elles devraient
déterminer les doubles limites d'échelles conduisant à des
théories critiques à symétries W.
Tout d'abord, nous avons considéré la géométrie extérieure
de ces surfaces, c'est à dire les équations de Gauss-Codazzi,
dans l'espace complexe projectif . Aux points réguliers,
des équations de Frenet-Serret généralisées ont été
écrites qui redonnent les équations de Toda associées à
l'algèbre
, ainsi que celles des
modèles de WZNW conformément
réduits qui généralisent ces dernières. Les équations de
Drinfeld-Sokolov sont aussi obtenues et l'on aboutit à une
interprétation géométrique complète.
Par ailleurs, il a été montré que les temps supplémentaires
des hiérarchies de KP donnent une paramétrisation de ,
avec une description fermionique (fonctions ``tau''), qui est
telle que les transformations de la symétrie W peuvent
être étendues hors de la surface comme des difféomorphismes
particuliers de
. Ceci donne leur signification géométrique
et conduit à des généralisations des équations de WZNW et de
Drinfeld-Sokolov, qui ont été reliées aux équations de
Zakharov-Shabat.
Par ailleurs, les points singuliers ont été discutés à partir
des géométries intrinsèques des surfaces plongées
dans les Grassmanniénnes, qui sont associées à
une surface W donnée dans . Nous avons montré que ces
surfaces
sont des instantons et avons introduit la serie des nombres d'instantons
obtenus par intégrales bidimensionnelles topologiques sur
les champs de Toda. Des formules de Plücker globales ont été
démontrées en combinant le théorème de Gauss Bonnet,
écrit pour
chaque surface associée, avec les équations de Toda. Ceci
montre, en particulier, comment généraliser la constante
cosmologique de la gravité bidimensionnelle. Pour le cas de
,
elle est remplacée par les
nombres topologiques
que nous avons introduits.
La gravité W telle que nous l'avons considérée, c'est-à-dire par la théorie de Toda devrait être reliée par une sorte de transformation de jauge à l'approche cône-de-lumière de Polyakov. Avec cette motivation, nous avons montré, dans le dernier article, que toute métrique de Kähler peut être transformée par changement de coordonnées, en une métrique qui, par bloc, a la forme proposée par Polyakov pour la gravité bidimensionnelle ordinaire dans les variables du cône de lumière.